TAUERNTREFFEN 2010

Février 2010:

Voilà plus d'un an que les inscriptions sont enregistrées. Deux places sont dores et déjà officialisées et la troisième le sera à deux jours du départ.

 

Un peu d'explications pour les novices:

Le Tauerntreffen est un rassemblement moto qui a lieu en Autriche près de la frontière Slovène sur un col à 1700m d'altitude au mois de février. les places sont limitées à 100 personnes et donc sur inscriptions avec lettre de motivation.

En cette période d'olympiade d'hiver, le club se devait d'envoyer une équipe d'athlètes du plus haut niveau. C'est donc après des sélections âprement disputées que deux membres se sont détachés du lot. Vu le nombre importants de blessés et de forfaits nous avons du faire appel à un club voisin pour trouver un troisième athlète pour représenter les motards Français. C'est  dans le club de St-Yorre que fut trouvé la troisième perle rare. 

Tof comme pilote
Tof comme pilote
Gilou comme premier pousseur
Gilou comme premier pousseur
Chaoui deuxième pousseur MC St Yorre
Chaoui deuxième pousseur MC St Yorre

Les sélections faîtes, c'est une préparation sans limites que nos trois athlètes ont subi. Et malgré le manque de moyens financiers ils ont réussi à mettre sur roue une bête de course qui leurs permettra sans aucun doute de se battre pour le podium.

1500km les attendent avant l'arrivée au pied du col Edelraute. Le voyage se fera en trois étapes toutes aussi éprouvantes les unes que les autres. La Kat à Audincourt leurs offrira le gîte et le couvert avant la traversée de l'Allemagne et celle de l'Autriche. 

Comme vous vous en doutiez, les conditions sont hivernales. Du froid, de la neige, des routes glissantes et gavées de sel. Nos athlètes traversent l'Allemagne puis l'Autriche sans gros problèmes. Puis c'est enfin l'arrivée au pied de ce fameux col qui culmine à 1700m d'altitude.

Ici la puissance de nos deux pousseurs et l'agilité de notre pilote vont enfin pouvoir s'exprimer. Il vont avoir maille à partir avec une montée à 12%sur 14km. Et pour couronner le tout, la route est recouverte d'une pellicule de neige transformée en glace. Autant vous dire que l'erreur n'est pas permise. Toutes les heures d'entrainement, de musculation et de préparation physique ne seront pas de trop. Mais aussi les longues soirées de mécanique autour de la bête de course qu'est ce side car d'un autre monde vont permettre cette ascension.

Les équipements sont obligatoires car la montée doit se faire d'une traite, sans arrêt pipi. En effet, la route étant très étroite et très pentue, si un véhicule stoppe au milieu de la route, il bloque la circulation et le redémarrage est quasiment impossible sur de la glace avec une pente de 12%.

L'ascension se résume en une manche de side car cross avec en plus des séances de sautés et de montées en cours de route.

Trois motards équipés avec des tenues hivernales, plus tout l'équipement du campeur en hiver, plus la nourriture et de quoi la faire chauffer, plus le side car, c'est une masse de près de 700kg qui devra effectuer cette ascension.

Malgré la multitude de chevaux de l'engin, nos pousseurs devront sauter du side car pour le soulager et l'aider dans les moments critiques et remonter sur celui-ci lorsqu'il reprendra de la vitesse. La moindre erreur ne pardonnera pas et le pousseur qui fautera verra ses équipiers partir sans lui. Il ne lui restera plus que ses deux jambes pour finir d'arriver.

Le pilote, devra gérer les gazs pour éviter le patinage, deviner la route pour éviter le talus ou le ravin et enfin ménager la monture car dans toute aventure, il y a un aller et un retour.

Et contre toute attente nos trois winners arrivent au sommet du col. Ils y sont accueillis par l'organisateur qui prendra leurs inscriptions sur le seuil de sa tente. Sur le site, seul un châlet sort de l'immensité blanche. Un motard figé le long d'un poteau permet à tous les survivants de cette ascension d'immortaliser l'évènement. Il faut dire que ce mannequin a été installé avant l'hiver et qu'il est le seul à avoir les pieds sur la terre ferme, ce qui explique qu'il ait de la neige jusqu'à la poitrine.

Maintenant il est grand temps de planter le camp avant que la nuit ne surprenne tout le monde.

Monter une tente lorsqu'il fait 30 degrés et que le soleil brille, c'est de la rigolade. Mais lorsque le vent souffle et que le sol est gelé, la partie n'est pas gagnée. Les sardines ne pénètrent pas dans la glace et la tente s'envole. C'est alors que nos amis découvrent que les habitués du site se servent de visseuses électriques et de tires fonds pour amarrer leurs tentes dans la glace. Ils enregistrent tout ça pour une prochaine fois.

La tente enfin plantée, un tour du propriétaire s'impose.

Sur ce type de rassemblement il n'y a pas de fioriture, ni concert ni streap- teese. La soirée se passe devant la tente autour du feu.

Et malgré le feu, les verres de rhum, de vodka et de gnole, les moins 27 degrés ont du mal à se faire oublier. Le délicieux met, chili ravioli arrosé d'une goutte d'alcool préparé par Tof semble délicieux lorqu'il mijote dans la cocotte en fonte du chien à Gilou. Mais lorsqu'il est servi dans une assiette il refroidit instantanément.

La barrière de la langue ne leurs permettra pas de grandes discussions mais les participants passent chacun leur tour de tente en tente pour offrir un verre de schnaps ou une part de cake et discuter un court instant. Dans ces moments-là, tout le monde est logé à la même enseigne et la solidarité n'est pas un vain mot.

C'est ainsi que nos trois compères vont apprendre que la route qu'ils ont gravie pour se rendre sur le site de la concentre se transforme en piste de luge le week-end. Et au lever du jour ils voient arriver un car rempli de touristes avec chacun une luge sous le bras. Tout ce petit monde prend la direction de la piste et s'en va en luge.

Nos trois sportifs des extrêmes auraient bien aimé faire cette descente mais le retour s'impose et c'est le coeur serré qu'ils remballent le matériel et reprennent la route la tête remplie de souvenirs et les pieds gelés.

Nous voici donc au terme d'un voyage difficile autant pour les hommes que la machine. Mais une telle aventure ne peut laisser indifférent et demande le respect envers ces protagonistes.

Si un jour, vous avez vent qu'un rassemblement de ce style existe sur l'Everest, surtout, et je dis bien surtout, ne leurs dîtes pas. Car ils ne pourront s'empêcher d'y aller.

Pour ceux qui aimerait vivre, ne serait-ce que quelques heures, une partie de leur aventure, c'est très simple.

Vous vous équipez avec tout ce que vous avez de plus chaud, vous prenez une bouteille d'alcool fort, et vous demandez à votre femme ou un ami de vous enfermer dans le congélateur pendant deux jours. Si après cette expérience vous êtes emballé, alors vous êtes prêt pour le Tauerntreffen.

Bravo à nos trois amis.

un petit coup de souris sur le patch pour partager la balade